« L’autonomie c’est aussi choisir de se mettre en insécurité » Ce commentaire du Professeur Joël Belmin, gériatre, chef du pôle de gériatrie APHP, à propos d’un article consacré à la sécurisation des résidents des EHPAD par la technologie Ascom, amène à réfléchir. Autonomie : C’est d’abord, celle que va acquérir l’enfant, en faisant ses premiers pas, […]
« L’autonomie c’est aussi choisir de se mettre en insécurité » Ce commentaire du Professeur Joël Belmin, gériatre, chef du pôle de gériatrie APHP, à propos d’un article consacré à la sécurisation des résidents des EHPAD par la technologie Ascom, amène à réfléchir.
C’est d’abord, celle que va acquérir l’enfant, en faisant ses premiers pas, en montant son premier escalier, en ne portant plus de couches, en prenant sa douche tout seul, etc. Puis vient la curiosité qui amène l’enfant à explorer son territoire, à « tout toucher », à escalader.
A chaque niveau, la prise de risques est présente. Elle est contrôlée par les adultes mais réelle… Chaque année près de 500 enfants meurent lors d’un accident domestique, des milliers en gardent des séquelles… (article le Figaro 2013 ici)
Ce même problème se pose pour les seniors, non par curiosité, mais le plus souvent par perte des repères et oubli des règles de sécurité. Ainsi un malade atteint de la maladie d’Alzheimer, errera loin de son domicile, oubliera qu’il a mis quelque chose à cuire, n’utilisera pas les bons accessoires, etc. Je me souviens de ma belle-mère qui, voulant faire plaisir à ses petits enfants, avait décidé de leur préparer des frites maison… dans la cocotte minute au lieu de la friteuse… Nous étions arrivés à temps… Un autre, par faiblesse musculaire, glissera dans sa douche ou tombera à cause d’un tapis.
Il devient donc nécessaire, passé un certain âge, de contrôler l’autonomie des seniors, de sécuriser leur environnement. L’idéal est de le faire en leur permettant de rester chez eux, dans cet endroit familier et chargé de souvenirs, le plus longtemps possible.
Quand le risque devient trop grand, l’entrée en maison de retraite devient inéluctable. Mais ce n’est pas parce que les personnes sont encadrées dans un environnement sécurisé et médicalisé que le risque n’est pas réel.
Comme pour un enfant, la moindre minute d’inattention peut mener au drame. Je ne parle pas de politique ni de fiscalité sur ce site, donc n’aborderai pas le sujet des problèmes d’effectifs dans ces établissements, ni celui des normes imposées en décalage total avec la réalité et les budgets…
La vraie question est : comment limiter les risques, sans être trop intrusif tout en permettant à la personne âge de mieux vivre ?
Dans le domaine militaire, cela s’appelle la gestion du risque, et dans le domaine business, la gestion des ABC (attentes, besoins, contraintes)
Focalisons-nous sur les solutions. J’en vois deux : l’humain et la technologie.
L’humain…. que dire : chacun selon son éducation, son vécu, son expérience (« Ce que l’on appelle expérience n’est que l’accumulation de nos erreurs » Oscar Wilde) assume et accepte différemment le risque. Chacun selon son « formatage » est capable de plus ou moins de compassion, d’empathie, de patience et de respect. La solution est donc en chacun des seniors, des membres de sa famille et voisins, des médecins, soignants, encadrants, etc
La technologie : elle évolue tous les jours, elle apporte des solutions impensables il y a seulement une année et nous réserve encore bien de belles « surprises »
La solution qui était naturellement adoptée par nos ancêtres et qui perdure dans certains pays, celle du senior qui s’installe chez ses enfants avec une personne qui veille sur lui en permanence, est humainement idéale mais c’est sans compter avec la nécessite de soins en cas de multi-pathologies notamment, et avec le rythme de vie des enfants…
En fait, aucune de ces solutions n’est idéale en elle-même mais un mixage intelligent entre humain et technologie et surtout une acceptation du fait que le risque zéro n’existe pas, feront que nos séniors auront la plus belle fin de vie possible, en toute autonomie ou pas…
Danielle Roméro
Source photo de Une : actionautonomie.qc.ca
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